Los Angeles - 11h00 P.M.
Une pluie battante semblait faire démonstration d'une belle rage sur l'étrange citée des anges. Un calme que les morts nous aurait envié régnait et seul les fracas de l'averse sur nos têtes savaient rompre le silence-maître. Dans un motel délabré par l'usure du temps du nord d'une banlieue pas vraiment chic, semblait dormir plus ou moins paisiblement un homme, sans couverture sur lui, avachit et encore tout habillé sur un canapé vieilli et troué dont le confort devait être discutable. Son visage semblait crispé, ses yeux comme froissés par un cauchemar qui n'en finit pas; quelques blessures longeaient superficiellement le bout de son corps légèrement découvert par son T-shirt quelque peu relevé. Sur une table qui tenait à peine debout se battaient des dizaines et des dizaines de papiers, documents et photos tous les uns sur les autres dans un désordre sans pareil. Sur la pile, dominait un mandat de perquisition à la demeure d'un certain Adrian Emmanuel. En équilibre sur le papier, une photo du même jeune homme que sur le canapé accompagné d'une jeune femme tout aussi souriante, aux yeux d'un bleu profond et d'un blond d'or comme il en existait très peu avec un tel rayonnement, son visage, c'était sûre éblouissait les anges. Rien ne venait rompre le silence, les "tic-tac" incessants de la montre à son poignet semblaient également s'être tut et si la pluie ne venait pas bercer les hommes, alors on aurait put croire que le monde s'était éteint, que le temps s'était arrêté pour ne plus jamais se réveiller. Que les hommes sont beaux quand ils sont morts, aurait-on put penser.. Sauf que de nos jours, l'enfer à son visage façonné en nous.

Puis tout d'un coups, le réveil fut brusque, quel beau décor pour un si bel enfer, l'homme qui se redressait comme s'il avait eu peur de ne jamais se réveiller, le ciel qui ne semblait en finir de sa peine, et ce silence qui dansait, toujours, aussi délicatement que la faucheuse récolte les âmes. Se frottant les yeux, il soufflait sans cesse, son coeur battant à milles pulsations à la seconde, il sentait sa vie s'écouler entre ses mains; saisissant la photo du dessus, il la froissait involontairement, dans un acte brusque et brute, il l'appuyait contre sa bouche, en mordillait le coin.. Mais à quoi pouvait-il bien penser ? Quelle douleur était sa muse ? Son regard d'Eden cachait-il l'ombre des entrailles de Satan ? Se levant, il serrait les dents, sa jambe droite semblait lui faire un mal atroce, et les agonies dans ses yeux encore atteints d'une lumière d'ébène qui ne s'allumerait sûrement plus jamais, comme épris d'un mal qu'il aimait plus que sa vie : ses souvenirs. Comme s'il s'agissait d'une habitude, il se mit à la fenêtre de sa chambre, caressant le carreau pour que la vapeur s'en aille, scrutant terre et ciel, pendant des heures, à la recherche d'un humble détail qui viendrait bousculer ses interminables contemplations, comme s'il attendait quelque chose.. Ou quelqu'un. Qu'il fasse nuit n'avait aucune importance, l'homme qui contemplait n'en était pas à son premier loisir nocturne, toujours la même habitude.. toujours le même regard porté vers l'infinie, comme s'il suffisait qu'une seule personne surgisse du néant pour que l'homme sorte de sa stupeur, de sa léthargie envahissante, rêve.

Et soudain, comme un mirage abandonné, une silhouette, dans le noir brouillé de la nuit en pleine lune, une femme semblait se tenir tel un fantôme, sous la pluie battante, sous le temps capricieux, sous le ciel qui pleure. Les yeux de l'homme s'ouvrit soudainement, oui comme le réveil de la bête, sentant son corps frémir sous le poids de l'inéluctable. Accourant à la porte, il ne prit temps de réfléchir à a+b, tout était si beau, si dure, la réalité rattrapait le rêve, et rien ne devait arrêter la transition entre l'envie et le besoin. En quelques instants, il était dehors, face à face contre son fan-tasme. Sa silhouette se dessinait sous la pluie, ses traits virevoltant sous les gouttes dans un tumulte incessant, lui restait là comme fasciné. Il respirait avec elle, l'or pleuvait, l'or s'écoulait, entres leurs formes liées. Et puis sans savoir pourquoi, la jeune femme se retourna, on en vit plus que son dos, puis plus qu'un souvenir, elle disparut sans cris, sans prévenir. La folie prenait l'homme, et il se mit à délirer, courant sous la pluie toujours plus dense, toujours plus belle, toujours plus sombre. Il hurlait comme un fou, il hurlait de rage et d'amour, il hurlait à s'en couper le souffle jusqu'à qu'il ne puisse plus tenir debout; à quatre patte entre les éclairs qui rompait pour la première fois le silence-roi, l'homme fixait le sol, ses lèvres susurrant que le déclin du jour amenait la fin des plus beaux jours, ses jours.

îles Arran - Irlande - 02h40 A.M.

5 ans plus tôt

Mémoire d'Adrian.
« Une brise délicate enivrait la petite ville de « Twilight town » située sur une côte de l'île irlandaise et réputée pour ses immenses falaises, dévorées par ces vagues brûlantes et lunatiques, très caractérielles. La raison de ma venue en cette charmante ville ? Twilight Town est l'endroit où vient mourir chaque jour le soleil. »

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Les festivités battaient leur plein dans un château portant le curieux nom de « L’éphémère », une soirée où était convié cet homme, habillé de cette si belle chemise, de ce costume si classe, de ce pantalon si tendance, un verre à la main, faisant semblant de rire, d'être lui même; regardez son sourire hypocrite et son regard fuyard, semblant chercher le moindre détail qu'il pourrait agripper fermement pour s'échapper de cet univers mondain et insignifiant dans lequel tout homme qui se respecte devrait se sentir chez lui. Non, quelle ironie, il profite de la moindre occasion, s'invente une connaissance qu'il prétexte auprès de ses ennuyeux bourgeois comme indispensable de saluer, puis prend la première porte qu'il trouve, se retrouvant dans les jardins, comme si sa vie commençait à l'Eden.

« Vous comptiez sauter ? » disait l'homme avec une pointe d'humour appréciable, allumant la cigarette qui raccourcirait sa vie de quelques instants.

« Seulement si nous sautons tous les deux » répliqua-t-elle naturellement, sur le même ton, sa tête délicatement tournée vers son interlocuteur. Ses yeux brillaient comme deux joyaux que l'on aurait volé à la plus belle des déesses sans pour autant vouloir les échanger contre tout l'or d'un monde. Son visage à travers les ténèbres de la nuit se dessinait à peine, et même si son sourire était peint par l'obscurité, mon dieu qu'il semblait beau. Sa voix naturellement douce était comme l'attraction d'une luminescence dont on aurait put rêver sans pouvoir l'imaginer. Elle était sûrement une perle au milieu d'un océan, une fleur perdu dans le printemps, ou simplement un orage des anges. L'homme se rapprocha naturellement d'elle, elle aurait put être un mal, elle n'en aurait pas moins été le plus beau des mal, le plus merveilleux des poisons. Il put constater qu'elle était au bord de la falaise, bercée par le chant de la mer qui pleure, protégée par le reflet lumineux de la lune qui hurle en silence. Quel décor indescriptible, si dangereux mais si prenant, comme ce poison que l'on boit avec cœur mais sans raison.

« Adrian Emmanuel » soufflait-il aussi doucement que les nuages au dessus de leur tête envahissaient leur ciel. Il avait peur qu'elle se froisse, qu'elle s'envole, et à cet instant il aurait préféré mourir que de la voire partir, elle était un rêve, et il priait, oui, lui non croyant, il priait, pour ne surtout pas se réveiller.

« Alice, simplement Alice » soufflait-elle à son tour, de sa voix joyeuse et féminine, si douce et pourtant volupté, comme légèrement épicée. Son sourire étant sans nul doute emplit d'une sincérité spontanée et la chaleur qu'elle dégageait témoignait d'une personnalité haute en couleurs.

« Bien, vous n'avez pas froid, Mademoiselle Alice ? » disait-il, pensant que si elle ne réagissait pas au titre de demoiselle, c'est qu'il en était ainsi.

« Pas plus que vous. Quitte à être de glace, la beauté du paysage en vaut bien le détour, vous ne croyez pas ? »

« Pour rien au monde je ne voudrai manquer cela » disait-il, faisant référence à l'Alice qui bordait ce paysage, c'était sûre, des merveilles.

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Mémoire d'Adrian.
« Elle était le soleil qui ne s’éteint jamais, même quand les ténèbres envahissent mon cœur. J’appris qu’elle était la fille du riche propriétaire du château, qu’elle voulait voyager, vivre sa vie autant qu'elle le pourrait, prendre tout ce qu’on lui donnerait, qu’elle ne voulait pas être une femme comme les autres. Se lamenter. Se plaindre de sa condition. Être lâche. Elle n'était rien de tout cela. Oui, elle voulait voyager.. Et je voulais voyager avec elle. Voilà pourquoi je lui demandai sa main cinq mois plus tard, sur la falaise de « l’éphémère » au même endroit où elle avait daigné poser son regard sur moi... »

Paris - France.

3 ans plus tôt

La saison estivale donnait à la nuit une chaleur agréable et une atmosphère ambiante plus que reposante, même en plein Paris, aucun bruit à part peut être une voiture un peu trop bruyante ou des klaxons au loin qui résonnaient sans pour autant enfreindre au calme qui régnait. Dans l'appartement parisien, Adrian dormait paisiblement dans un grand lit pour deux, à l'abri du mal qui pouvait le guetter, comme protégé par un sommeil innocent. Le temps semblait s'être arrêté, comme perdu dans les iris emprisonnés par les paupières de l'homme qui n'aurait jamais voulu se réveiller. Puis tout d'un coup, le réveil fut brutal, comme pris d'une panique inexplicable, il se réveillait, son cœur battant à 100 à l'heure. Cherchant dans tous les recoins de la maison, son regard finit par se déposer sur silhouette féminine, accostée à la fenêtre de l'appartement, bien seule. Adrian se leva et se colla derrière elle, l'enlaçant et déposant ses mains sur son ventre, l'embrassant hésitant dans le cou, savant que sa bien aimée n'en était plus à sa première insomnie.

« Toujours le même rêve, Alice ? »
« ... » Restant silencieuse et léthargique, face au ciel sans nuage et sans brouillard, une belle nuit étoilée comme il y en avait si peu en ville.
« Cela finira bien par se calmer, tu n'as rien à craindre... »
« Adrian, je t'ai mentis. »
« Explique-toi » hésitait-il à prononcer, le rythme de son cœur s'accélérant, comme s'il sentait qu'à cet instant, l'Eden ne serait plus que cendre.
« Je ne suis pas née en Irlande comme je te l'avais avoué à notre première rencontre. Mon père et moi avons fuis ma ville natale suite à la mort, tragique de ma mère. » une larme coulait, invisible et pourtant sincère.
« Ô et bien... nous avons tous notre jardin secret, être marié ne signifie pas partager toute notre vie, une part de mystère peut demeurer et ça ne bride pas pour autant l'amour que l'on se... »
« Adrian. Je suis née à Shadly Hollow. Une ville aux milles et un mystères. »
« De quelle nature ? »
« Même si je te le révélais, tu ne comprendrais pas. »
« Essaye toujours, je pense être assez rationnel pour le comprendre... »
« Il faudrait justement ne pas l'être pour le comprendre. Et je ne veux pas te faire subir ça, ça serait égoïste de ma part. »
« Me faire subir quoi ? La révélation d'une saloperie de secret sans importance ? Mais tu délires Alice, que t'arrive-t-il ? »
« Je pars dans quelques minutes, je dois retourner à Shadly Hollow. J'y vais seule, pardonne moi Adrian. »
« Un couple doit accomplir, à deux, tout ce qui serait trop difficile à faire seul. Tu ne peux pas m'éjecter de ta vie dés que tu en as envie. Je suis là pour toi, je le serai toujours, l'as-tu oublié ? » la colère prenait le dessus sur la peine. L’incompréhension, voir son âme sœur partir, et l’oiseau s’envoler.
« Je veux préserver mon jardin secret. Je ne serai pas longue, je serai de retour d'ici un mois tout au plus. Je dois comprendre certaines choses sur la mort de ma mère et sur d'autres choses avant de pouvoir avancer, avec toi. Je ne peux décemment vouloir d'une famille et vouloir des enfants si je suis sans cesse rattrapée par ce passé qui me dévore. Quoi qu'il arrive par la suite, je t'aime, et n'oublie jamais, que c'est la vérité, la seule dont tu ne pourras jamais douter, jamais Adrian. »

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« C’est par amour que j’ai laissé mon Eden partir en fumée. Depuis ce soir et pendant les mois qui ont suivis, je n’ai cessé de jouer au piano la mélodie qu’elle aimait tant, qu’elle sifflait souvent. Je savais dés le soir où elle était partie qu’elle ne reviendrait plus jamais. Chaque jour était un long supplice, je n’étais pourtant pas l’amoureux candide las de voir son amour revenir, non.. Je priai simplement pour que je me sois trompé, que Shadly hollow, la ville des mystères ne soit pas le tombeau de notre histoire »

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« Quelle destination ? »
« Londre. »
« Vol 222, à destination de Londre, ô.. Il risque d’avoir un peu de retard, vous n’êtes pas pressé j’espère ? »
« Nullement. »

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Je ne laisserais personne dicter ma vie. J’étais, je pense bien loin d’imaginer tout ce qui m’attendrait. Elle voulait garder son jardin secret, je voulais préserver ma vie. Je sentais qu’elle voulait simplement m’épargner d’un bien sombre destin et pour rien au monde j’aurais voulu survivre si elle mourrait. Je savais que je devais aller l’aider, la sauver, ou trouver sa dépouille et faire mon deuil même si je ne voulais pas y penser. Quoi qu’il en soit, je devais connaitre, la vérité.

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« Taxi ! »
« Où nous rendons-nous ? »
« Shadly Hallow, ne trainons pas je vous en prie. »
« Chat-de qui ? »
« Shadly Hollow, ça n’est pas à proximité de Londre ? »
« Je suis chauffeur de taxi depuis plus de 30 ans, je connais les moindres recoins de toute l’île, si il y avait un Shady Hollow non loin croyez moi que je le saurai. »
« … La ville aux milles et un mystères hein… Bon sang Alice… »

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« Cela faisait bientôt un an que je l’attendais, mon amour où étais-tu cachée, chaque instant étant comme un poison douloureux sans en être mortel. J’étais déterminé à trouver Shadly Hollow, que cette ville soit à proximité de Londres, Rome ou Hong Kong, rien ne m’arrêterait. »

Londres - Angleterre 01h00 A.M.

2 ans plus tôt

Décembre. Le premier noël sans elle. Je marche dans les rues de Londres, mes pas sont lents, mon rythme suit la cadence de mon coeur, toujours plus doux, jusqu'à mourir. Et cette neige, incessante, comme si les fantômes dansaient, comme si je la voyais, dieu sait que je l'aimais, dieu sait que les regrets m'avaient dévorés. Et puis tout d’un coup, je ne sentis plus le froids paralyser mes muscles, je ne sentis plus le contact des flocons sur ma peau blessée, tout me devint d’une triste lassitude, comme si plus rien n’était, comme si plus rien n’existait. Puis ce fut le tour d’un très, très mauvais pressentiment, comme si la mort elle-même me suppliait de m’enfuir. C’est à l’instinct que je me mis à courir.. comme un malade mental, sans savoir pourquoi, ni qui me courrait après, c’était simplement... Comme si l’on me disait de fuir, et je fuyais, toujours plus lâche, toujours aussi faible. Pourtant.. Triste vanité, mon destin était écrit, la paire de dé que j’avais joué avait bouclé tout fin possible, il était là, à m’attendre, la tempête de neige affolée, incapable de me secourir, n’était que l’expression dévoilée de ma peine. Je vis son ombre, son contour n’était pas délimité, la neige en rafale cachant ses traits, et même si je m’approchai, c’est comme si je m’éloignai de lui, et pourtant.. Sa voix.. apeurant.. sa triste voix.. Était comme toute proche de moi, comme si elle m’avait envahit, comme un virus, une maladie qui m’avait infecté. Un poison.

« Veux-tu avoir des réponses ? Je peux te les donner Adrian »
Le temps s’était arrêté, à nouveau.
« Qui es-tu ?! Suis-je censé avoir peur de toi ? »
« Il semblerait que le sombre côté de l’amour est attiré des âmes noirs que tu ne soupçonnes pas. »
« Je combattrai pour le royaume de son cœur. »
« Tu recherches la vérité, je la détiens. »
« Où est Shadly Hollow ? »
« C’est un mythe, crois-tu vraiment qu’il existe ? »
« Je le crois ! Elle y est, je dois m’y rendre. »
« Il se trouve là, au fonds de ton âme. Mais souviens toi qu’un allé pour Shadly Hollow bouleversera ta vie et tout ce que tu as put connaître jusqu’à lors se retrouvera prohibé. »
« Qu’est ce que ma vie sans Alice ? Tout ce que les hommes font de leur vie n’est qu’une vanité sans nom. Ce que les hommes bâtissent n'ont pas de toit et leur destin n'a pas de but. Alice donne un sens à ma vie, si sa vie est à Shadly Hollow, alors il en sera de même pour.. mon âme. »
« La mort embrasse et embrase Shadly Hollow. »
« J’embrasserais la mort »
« Tu l’embrasses déjà. »

Et l’ombre m’ouvrit un passage, comme une accalmie dans la tempête, Londres n’était même plus visible. Tout était blanc comme neige, paisible et pure, pourtant le diable valsait dans ce silence que rien ne rompait. L’ombre avait raison, j’embrassais déjà la mort, rien qu’à partir du moment où j’emprunté le passage vers Shadly Hollow, toute limite, toute connaissance des réalités, n’était plus qu’un amas de pures conneries qui n’avait plus lieu d’être dans... Ma réalité.
Cette marche vers la fin de tout sembla durer des heures, et pourtant, rien ne m’aurait arrêté. Je devais sûrement délirer et pourtant c’était comme si Alice était à côté de moi, toujours plus proche, sa chaleur m’enveloppant, elle était sûrement bien plus un réconfort et un repère pour moi que je ne devais l’être pour elle… Sinon pourquoi serait-elle partie sans jamais revenir ? Mes pas devenaient lourds, ma tête tournait, j’en avais la nausée, et mes muscles se froissaient dans une douleur sans nom. Gelé et à bout de force, je semblais nier l’inévitable, chaque pas que je faisais me rapprochai d’elle, un bien fou m’envahissait malgré le mal physique devenu secondaire. Je voulais hurler qu’il suffisait de cet interminable temps d’attente, que j’avais assez attendu son retour, que j’avais le droit au bonheur, qu’il n’avait plus à m’être inaccessible. Des centaines d’images défilaient comme des éclairs vifs et douloureux dans ma tête, je la revoyais, ces années avec elle, qu’est ce qu’on avait put être heureux… Pour vivre heureux, vivons cachés... à l'abri du mal... une époque bien lointaine à présent.. Je luttai, serrai les dents, tout n’était qu’éphémère, tout mal étant obligatoire pour le bien à venir. J’entendais ses propres souvenirs et me souvenais de toutes ces fois où elle me jouait du piano pour m’apaiser quand j’étais d’une colère immaitrisable, sa douceur me caressait, sa voix de demoiselle capricieuse et son rire, sa voix de râleuse qui réclamait qu’on l’aime toujours plus, et moi qui l’aimais tant… Comment tout ça avait-il put arriver, comment avais-je bien put laisser faire ça ? Sans réagir, plus tôt, plus efficacement… Je ne voulais pas abandonner. Pas maintenant.. Par amour oui, c’est peut être pitoyable, c’est peut être naïf, crétin, et j’en passe.. Mais de mon âme morte à mon corps de glace, mon cœur était la seule chose qui battait encore. Et ça, ça avait un sens. Ton image, mon rêve, mon poison.

Shadly Hollow - Heure inconnu.

« ALICE !! »
Les vents en bourrasques violentes me fouettant avec une rare violence, comme si ceux-ci s’étaient afféré à s’en prendre à mon corps déjà meurtrit. Comment étais-je atterrit ici ? Après mon coma dans le passage enneigée, je m’étais retrouvé à l’endroit où j’avais toujours voulu être, là où se trouvait Alice, peu être en danger de mort, peut être déjà morte, Shadly Hollow. Faisant obstruction de ma condition physique plus qu’usée, je ne m’arrêtai plus de courir à travers le forum du village, je ne savais pas si tout ceci était un rêve, mais même en rêve, je voulais la serrer contre moi, même le temps d’une nuit. De sombres voix résonnaient en mon cœur, il était évident que l’ombre était là à épier mes faits et gestes, je semblai l’intéresser mais je m’en contre-fichai, je ne louperais pas l’occasion de faire repousser les fleurs de mon Eden, pas cette fois. Aucun bruit, personne, je finissais par croire que tout ceci n’était qu’un triste cauchemar… Quand soudainement, une ombre, différente de la précédente, me barrait la route et m’obligeais à m’arrêter.
« Alice ? »
Mais l’ombre n’était pas Alice. S’approchant de moi, il fut évident qu’il s’agissait d’un homme, l’air glacial et imperméable, infroissable comme la roche. Sa démarche était d’une élégance rare, et son teint même à travers la nuit n’avait rien d’humain. Pourtant, je ne semblais pas tant apeuré, étrange pour un humain qui n’a cru qu’aux mythes et aux légendes tout au long de sa vie.
« Alice n’est plus, tu n’aurais jamais due t’aventurer à Shadly Hollow, faible et impuissant éphémère que le temps ravage et assassine. Alice ne serait sûrement pas d’accord mais qu’importe. Mesure-toi au maître vampire puisque tu sembles vouloir braver tous les dangers à n’importe quel prix »
« Non… Alice… Vous… je vais me réveiller »
Je reculai d’un pas, cette fois la peur m’avait bel et bien pris dans ses filets. Ma mort était imminente, du moins je le croyais… Sauf que cette voix, cette même voix qu’à Londres, qui m’ouvrit le passage vers Shadly Hollow, était imprimée dans ma tête, et elle me parlait…
« Adrian… les humains sont de bien faibles créatures… Mais si tu me laissais infecter ton âme, si elle brûlait en enfer, alors peut être pourrais-tu, vaincre tes peurs, devenir maitre de tes cauchemars. »
J’hésitai un instant… Que voulait-il dire exactement ? Peut être n’étais-je simplement que dans un délire de mon inconscience, je fis comme si je n’avais rien entendu, il valait mieux. M’adressant au maître vampire, je pris une expression tout aussi impassible que la sienne.
« Vous n’aurez ni mon âme, ni mon cœur. »
« Tu te délecteras de ce même moment sur tes futurs victimes, je te prie de me croire, il n’y a rien de plus jouissif que de sentir la peur se consumer dans leur regard. »
J’étais prêt à me battre. C’était pure vanité je sais, mais je n’allais tout de même pas laisser un monstre réduire à néant tout mes efforts pour trouver Shadly Hollow. J’aurais tout donné pour une gousse d’ail bien que je doutai quelque peu de l’efficacité d’une telle arme hors des contes de fée. Reculant toujours plus, mon regard fauchait l’horizon, cherchant la moindre arme capable de me soutenir dans ce suicide évident, mais pris de panique, je n’étais qu’un bout de viande. Dans la triste chaine alimentaire où régnait, je m’en rendais compte, la loi du plus fort, je n’étais que la faible nourriture du dangereux prédateur, appâté par mon odeur dont il ne pourrait sûrement pas se passer dans les instants qui suivraient celui-ci. Je ne sais pas si l’on pouvait parler d’une marche rapide, dans la nuit c’est comme s’il volait dans l’ombre ; sans que ma rétine ne puisse suivre le mouvement, il m’avait pris entre ses griffes, rien que de le sentir prés de moi était comme si l’acide coulait sur ma peau. Puis je sentis un choc terrible qui me fit un mal de chien… Je crus d’abord que c’était ça, « le baiser mortel » pourtant, celui-ci ne projette pas les victimes à terre. Rampant au sol, je tâtonnai mon cou, remarquant superficiellement qu’aucune marque n’était présente, que l’homme avait raté son cou, ce que je ne savais pas, c’était… Pourquoi ? Tentant de me trainer dans l’autre sens, j’aperçus deux ombres face à face, prêts à se dévorer l’un l’autre comme deux bêtes sans conviction ni moral. Mon regard se crispait, tentant d’identifier les deux adversaires, l’un étant sans surprise mon agresseur mais l’autre… Qui était mon sauveur ? Je me rapprochais laborieusement du combat, jusqu’à pouvoir discerner le second adversaire…. Mon regard se figea, ma bouche s’ouvrit, tétanisé, je criai enfin :
« Al… Al… ALICE ! »
La deuxième ombre tournait quelque peu sa tête vers moi, ses longs cheveux d’or dansant avec le vent cachaient partiellement son visage pourtant j’en étais convaincu c’était Alice… Ou du moins ce fut cette personne en un autre temps. Il aurait fallut être complètement débile pour ne pas comprendre la situation qui se présentait devant moi : elle était devenu un vampire.
« ALICE, FUIS, VA T’EN, JE LE RETIENS » hurlai-je sans vraiment être sûre de pouvoir assurer ce rôle, par simple reflexe protecteur. Je la vis sourire au loin, rire d’ironie je pense, elle devait se dire que je ne pourrai rien contre lui, qu’elle était la seule à pouvoir lutter et cette pensée me glaçai le sang, je ne supportai plus le fait d’être faible et impuissant, de ne pouvoir protéger les êtres que j’aimais, la femme que j’aimais.
« Adrian » susurrait l’ombre niché dans ma conscience. « Tu es las d’être faible, laisse moi engendrer l’homme qui aurait toujours due être, j’en ai le pouvoir, toi la volonté, combinant nos forces. » mais je ne pouvais me résoudre, même au bord de la folie, j’entendais Alice me jouer du piano, cette mélodie qui me rassurait envahissait mon esprit, l’apaisait, éloignait le démon. Ma vue s’assombrissait, j’entendais des éclats de diverses choses sans pouvoir les identifier, le combat entre Alice et le maître vampire devait sûrement entrainer la casse du décor aux alentours. L’ombre en mon cœur grandissait, sa voix résonnait bien plus fort que le piano jouait, il prenait le contrôle de ma raison, peu à peu.
« Laisse les ombres t’envahir, tu y gagneras tout ce que tu as toujours put rêver »
Je n’écoutais pas, je faisais semblant de ne pas entendre mais il continuait de me tenter. Recroquevillé comme un fœtus je suppliai à haute voix que toutes ces autres voix squatteuses de mon cerveau cessent leur torture. Je perdis conscience, faible et impuissant, pris au cœur d’une guerre dont je n’étais que de la chair à canon.

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« Monsieur, Monsieur, vous allez bien ?! Si vous êtes conscient, serrez votre main autant que vous le pourrez. »
De quoi étais-je capable ? Je ne savais rien faire d’autre que de ramper au sol, malmené par chance et malchance, entre mes sauveurs et mes agresseurs, un idiot qui ne sait jamais ce qui lui arrive au moment où ça lui arrive. Mon réveil fut doux quoi que brutal d’apparence, je n’avais pas rêvé, simplement établis dans un profond coma reposant pendant un certain temps j’imagine. Les seuls mots qui me vinrent à l’esprit furent : « Qui êtes-vous ? »
« Eden R. Roxas, du Directoire monsieur, vous avez eu énormément de chances. Deux vampires se disputaient leur gibier, et le gibier c’était vous. Vous vous sentez comment ? »
« Le Directoire ? Qu’est ce encore que ce machin ? Vous… vous trompez… Alice ne désirerait jamais ma mort, elle voulait sauver ma vie. »
Une autre voix vint se rajouter à la discussion bien que j’étais toujours incapable d’ouvrir les yeux, je sentais une autre présence.
« Il ne sait pas ce qu’est le Directoire ? » - « Chef, un humain ignorant à Shadly Hollow, c’est possible ? » - « Les barrières et sortilèges magiques autour de ce village sont infranchissables, un simple humain n’a pas put se retrouver ici par hasard, même s’il l’aurait voulu. Il a sûrement due bénéficier d’une aide. » Sa voix se rapprochant ensuite de moi : « C’est impossible, si nous n’étions pas intervenus pour les chasser, vous ne seriez certainement plus qu’un corps vidé de son sang. Mais dites-moi, comment avez-vous atterrit à Shadly Hollow ? »
« Les ombres dans mon cœur m’ont amené au déclin du jour. J’ai été au plus profond de mon âme, du plus profonds de mes désirs, Shadly Hollow était au croisement. »
« Vous délirez monsieur, reposez-vous et détendez-vous, nous vous ramenons à Londres… »
« Non pas Londres… Je dois rester à Shadly Hollow, je dois trouver Alice, je dois la sauver, vous ne comprenez rien. »
J’avais beau crier, me débattre, mes larmes avaient même beau couler, de fatigue, du mal physique ou mental. On ne me répondait plus, on avait sûrement due me juger comme fou à lier.
« Ce type a sûrement due voir sa nana subir le baiser mortel, vous ne croyez pas ? » - « Je n’en sais rien... à vraie dire, cette histoire ne me dit rien qui vaille. Gardez un œil sur lui, je sens qu’il y a une tiers personne dont nous devons nous méfier dans une histoire devenu banale à Shadly Hollow. »

Londres - Angleterre.

1 an et 5 mois plus tôt

L’orage faisait battre le ciel et régulait les pulsations de mon cœur. Triste d’être seul, je revoyais Alice dans ces moments où tout est désolation et ruine, comme une fin du monde, un Eden noyé. Cela faisait maintenant 5 mois que j’avais revue Alice et ses sombres traits, elle était dans toutes mes nuits, tous mes cauchemars. Je n’ai jamais tant désiré cauchemarder que depuis qu’elle a décidé d’en faire partie. 5 mois que j’avais quitté Shadly Hollow, j’avais séjourné une semaine ou deux à l’hôpital de Londres avant d’être recontacté par le Directoire. J’avais finalement désiré l’intégrer, j’avais mes alliés comme mes ennemis dans le Directoire, et je savais que le seul moyen qu’ils me laissent me rapprocher de Shadly Hollow était de faire partie de leur ordre. Bien entendu, ils n’étaient pas fou, pas la moindre mission à Shadly Hollow. Que des missions de protection de civile lors de tension entre clans vampiriques par exemple. Je prenais sans cesse mon mal en patience, depuis que je savais qu’elle était immortelle, le temps n’avait plus tant d’importance à mes yeux, même si j’étais éphémère, même si elle me manquait, je devais agir méthodiquement et ne surtout pas perdre le contrôle de la situation car, à force d’analyse, j’avais compris que l’ombre dans mon cœur ne se manifestait que lorsque celui-ci souffrait ou que je perdais totalement le contrôle d’une situation. Chaque journée ressemblait un peu plus à la journée passée et également à la journée suivante. Mon habitude restait la même, après chaque fin de mission, je m’installais sur le toit d’une immense tour, et lors du couché de soleil c’était comme si les derniers rayons dévoilaient Shadly Hollow à l’Horizon, comme si Alice me paraissait toute proche, j’avais souvent l’étrange sensation qu’elle était là, à côté de moi, à regarder le soleil s’éteindre et une journée de plus loin d’elle se clore dans un feu d’artifice céleste. Ma vie était paisible tout en étant remplit de peines, j’évitai d’y penser, je refoulai la simple idée que j’avais matière à me plaindre. J’avais gagné en force et en persévération, le Directoire m’avait appris à combattre ce que je ne savais combattre, même si à vraie dire, ce système ne nous autorisait le meurtre qu’en dernier recours et ce en cas unique de légitime défense, il était évident que je me conformai sans broncher à cette règle bien qu’à vrai dire… Au fonds de moi, l’idée de retrouver le géniteur vampirique d’Alice était assez délicate, si cela arrivait, appliquerai-je les principes enseignées dans un Directoire qui ne se veut pas exterminateur, mais juste arbitre ?

Je ne vivais au final que peu dans mes appartements, je passai les nuits à accomplir mes missions dictées par l’instance supérieur, ou à trainer dans des endroits peu fréquentables. Plus le temps passait, plus je me demandai… Si j’avais accepté le pacte démoniaque lors de l’attaque du maître vampire, aurai-je put assurer mon rôle de protecteur envers Alice, j’aurais put rester avec elle, on aurait trouvé une solution à deux… Tout ceci m’était bien trop difficile à gérer, je plongeai malgré moi dans la drogue, de brefs moments où tout était beau, tout mal était bien loin, quand je planais, elle était là, et j’étais, en paix. Et puis, au final je me disais que le jour où je la retrouverais, tout serait comme avant, nous vivrions caché et heureux à deux, je n’avais jamais eu le désir de vouloir d’une autre femme, aussi pouvait-elle être dangereuse, un assassin, elle aurait put tuer pour se nourrir, je m’en fichai comme je me fichai du temps qui passe : elle était la clef… La clef de tout.

Lieu inconnu - Heure inconnu.

Oui, j’aurais put avoir peur, mais ça n’était pas le cas, ça n’était plus le cas. J’étais seul dans l’ascenseur, dans mon reflet se dessinait le même homme, et pourtant, c’était comme si, le regard n’était pas le mien, d’un rouge vif qui n’apparait pas chez moi, seulement dans le reflet du miroir longeant les deux côtés. Au sous sol, je sortis discrètement, le champ était désert, il n’y avait que moi. Ma démarche était décidée, c’était sûre, ce soir je retrouverai Alice, avec ou sans l’accord du Directoire. Prenant un couloir, puis l’autre, j’avais répété ce plan depuis des jours et je connaissais chaque recoin, gagnant ainsi en temps qui, je le savais, m’étais compté à partir du moment où j’avais décidé de quitter le navire. J’entrai dans un bureau pas vraiment ordonné, je savais où chercher, et je cherchai son nom… Son dossier, son cas. Mon doigt s’arrêta sur le bon dossier que je sortais un peu brutalement et que je jetai sur une table, l’ouvrant et feuilletant tout ce que je pouvais trouver sur Alice. « Alice Rose Skydream, vampire. » je continuai à effleurer tout ce que je pouvais trouver : « rapport d’alerte » portant la mention « urgence ». Intrigué, j’ouvrai le sous-dossier. « Ce vampire a dépassé toute loi sur la confidentialité de son espèce. Elle tue, bien plus que pour sa survie et présente un comportement publiquement dangereux. Compte tenu des avertissements déjà parvenu, et pour avoir tué cinq membres du Directoire, un ordre d’exécution est lancé à son encontre. Eden R. Roxas, supérieur de la section de Shadly Hollow »
Je froissai puis déchiré l’arrêté entre mes mains comme si cela suffirait à effacer l’ordre donné. Il était à présent clair que j’allais à l’encontre de la fin d’une vie paisible.

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Shadly Hollow - 00h00

Armé, je vaguais, de rues en rues, à la recherche de la demeure officielle d’Alice. Elle vivait avec un certain Amer, « Amer Skydream ». J’entrai dans la maison, assez veille, comme inhabitée depuis un sacré bout de temps.

« Alice ?! » Il n’y avait sûrement personne ici. Quand tout d’un coup, j’entendis un craquement dans la cuisine ; sortant mon arme, j’étais prêt à tirer, tant que ça n’était pas Alice, j’enverrai tout le monde en enfer. Seulement je n’avais pas prévu le coup de feu qui partit avant le mien, et dans ma direction, tire qui me manqua heureusement. J’aperçu mon ancien coéquipier, il savait comme moi qu’aucun dialogue ne serait possible.
« Ce n’est pas toi que je veux, mais Roxas. » je tentai toutefois un coups de poker...
« Tu es un membre du Directoire, tu ne peux nier les ordres. Ni même encore tuer l’un de nous. Ou tu t’en prends à l’ensemble du directoire !! » sans succès...
« Soit, je m’en prendrai au monde entier, pour un univers je ne renoncerai pas » aucun échappatoire n'étant possible.
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« De l’aide Adrian ? »
« Nullement, tais-toi. »
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Il tirait le premier mais j’avais bien plus l’habitude de la nuit que lui. M’abaissant contre un renforcement entre le frigo et un élément de la cuisine, je tirai à mon tour, je le loupais alors. Déterminé, je sortis une deuxième arme et tirais deux balles à la fois, alternant attaque et esquive à travers la maison troué de toute part en quelques minutes. Le temps de quelques instants, nous rechargions tous les deux nos munitions et recommencions de plus belle, les balles nous effleurant parfois, seulement nous avions été dressé pour ne pas flancher face à la peur, même face à la mort qui vous frôle.
« Et dire que t’étais mon ami, mec »
« Je n’ai pas d’amis. » répondis-je aussi tôt avant de renchérir les hostilités jusqu’à n’avoir plus de munitions.
« Finis de jouer, maintenant » me disais-je à moi-même avant de sortir de ma cachette de fortune et de m’élancer sur lui, bloquant ses bras, les tirs pleuvaient direction le plafond. Autant, je pouvais être assez médiocre au tir, autant au corps à corps, il était difficile de me résister. Bon sang, qu’il se débattait bien, tendant de se faufiler entre mes bras qui, autour de lui, tentaient de l’étouffer sans bavure. La lutte dura encore quelques instants avant que celui-ci ne me colle une belle droite qui me fit reculer de quelques pas, sentant la terre bien basse. Mon adversaire prenait un couteau de cuisine qu’il avait trouvé dans l’évier non loin de lui, il s'approchait de moi d'une manière bâclée et critiquable, criant : " Le Directoire tuera tout ceux qui voudront anéantir la paix " puis s’élançait à son tour vers moi, je l’esquivai une dernière fois, le prenant comme appuie pour faire un demi-tour, empoigner le couteau avant de lui ôter la vie, la toute première d’une très longue série. " Je tuerai tout ceux qui voudront me barrer la route." Mes vêtements jusqu’à mes mains, étaient tâchés par le sang. J’avais vraiment l’air d’un criminel, aurais-je encore put faire passer ça pour de la légitime défense ?
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« Tu es faible Adrian »
« Quelle démonstration de ma faiblesse… »
« On voit bien que tu n’es qu’un humain, apeuré qu’une simple balle ne t’envoie au trépas »
« Tais-toi, ombre. »
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« Adrian ! Mon Dieu je rêve, Amer viens vite ! »
« Alice ! C’est... Est-ce bien toi ? Oui c'est toi... » je la vis au loin, mon agresseur vampire non loin derrière elle, les bras croisés, le regard toujours aussi froids. Sans réfléchir, je courus vers elle pour la prendre dans mes bras, elle semblait crispée et mal à l’aise, seulement le bonheur de la retrouver était trop fort pour que je puisse m’en rendre vraiment compte. « Que fais-tu ici ? Inconscient, je t'avais dis de rester à Paris. Trop de choses ont changés, tu dois partir maintenant.. Vite Adrian... » le ton étant donné et sèchement offert.
« Le directoire a lancé un arrêt d’exécution contre toi. Je suis venu… Te sauver ! »
« Et c’est un même chien du Directoire qui vient nous avertir, que c’est touchant » répliquait l’homme dans le fonds. Alice tournait sa tête vers lui, son regard assassin lui communiquant un message remplit de rage et de rancœur.
« Tu te trompes ! Je suis entré dans le Directoire pour pouvoir atteindre Shadly Hollow sans que le Directoire ne m’en empêche et s’en mêle. »
« Bravo, mission réussit à ce que je peux en voir. »
Alice, tête baissée, semblait vouloir dire quelque chose. Je l’invitai à avouer maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.
« Roxas… » Disait-elle en direction de l’homme dont j'avais cru entendre l'appellation de Amer par Alice tout à l'heure.
« Eden R. Roxas. Veux-tu vraiment apprendre la vérité Adrian ? Toute la vérité ? »
J’inclinai, évidemment.
« Eden R. Roxas est un vampire. Il le cache bien n’est ce pas ? C’est un chien, entré dans le directoire dans l’unique but de pouvoir le faire imploser. Le Directoire n’a aucunement des intentions d’exécution comme tu as pu le voir pour Alice. Roxas est un être sans pitié, manipulateur qui veut faire éclater une guerre entre Vampires et humains. En tuant des vampires sans autorisation, au nom du Directoire, c’est contre la communauté des vampires que le Directoire s’en prend. Si Alice meurt, tout le monde accusera le Directoire à tord. Comme si Alice avait vraiment tué 5 membres surentrainés du Directoire ?! De la connerie à l'état pure ! Roxas, ce fils de chien, il ment comme il respire !! Il a trafiqué les rapports, lavé les cerveaux de son équipe crédule. Et il salit le nom du Directoire évidemment bien que franchement, ça n'est que le dernier de nos soucis. Tu n’as été qu’une marionnette depuis le départ Adrian. Le plus simple aurait été que tu sois vampire, comme nous deux, comme je le voulais. Tu n’aurais jamais été tenté d’entrer dans le directoire et rien de tout ça ne serait arrivé. Alice n’était pas d’accord pour que je t’inflige le baiser mortel comme je lui avais infligé à elle. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour que je puisse tout t’expliquer. Il faut retrouver Roxas et le tuer. »
« Mais il faut prévenir la directrice du Directoire, qu’un vampire veuille détruire l’organisation de l’intérieur ne la laissera pas indifférente, elle fera le nécessaire… Et nous n’aurons à tuer personne. »
« Tu as des preuves de cette conspiration Adrian ? Roxas a peur de toi, il sent que des esprits rodent autour de toi, ta détermination, ta colère, a intéressé le mal, déjà bien logé en ton cœur. Il t’a éloigné de Shadly Hollow pour ne pas que tu apprennes un jour la vérité. Et d’après ce que je peux en voir, le meurtre ne souille pas trop ta conscience. Si tu as trop peur, va à mon appartement de Los Angeles, nous nous occuperons de Roxas. »
« Je veux me battre. Je veux défendre Alice, et je ne laisserais sûrement pas la tête, de la femme que j’aime, mise à prix sans réagir. Et d’abord tu es qui, toi ? »
« Amer. Le frère d’Alice. Tu te demandes pourquoi je l’ai égoïstement transformé en vampire… Tu m’en veux n’est ce pas ? Elle ne devait en avoir que pour combien de temps déjà ? Ah oui un mois. Et cela fait, deux ans que tu attends ? L’heure de régler nos comptes viendra Adrian, il viendra bientôt, quand nous serons tous en sécurité. Loin d’ici. Roxas est a Los Angeles, nous partons tout de suite si tu ne vois aucun inconvénient à cela. »
Etrangement, Alice restait silencieuse, la tête baissée, ses cheveux sales et pleins de poussières cachant son visage, elle n’avait pas l’air d’avoir envie d’en dire plus. Je ne pouvais pas la contraindre à cela. Viendrait de toute évidence le moment, où tout sera finit. Je n’avais plus peur, je n’avais plus mal, elle était là.
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« Tu verras comme c’est jouissif. Quand nos deux âmes ne feront plus qu’une. Je t’ai choisis Adrian. »
« Et moi j’ai choisis de t’évincer de ma vie, Ombre. Je n’ai pas besoin de toi pour protéger Alice. »
« Non c’est sûre, mais quand tu auras échoué, et que tu voudras venger sa mort, penses à moi. »
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